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28/10/2013

La conférence 5

La conférence (5)

 

 

    L’incongruité de la proposition ne provoque nul tollé parmi l’assistance, d’ailleurs toujours aussi peu fournie. Toutefois, c’est à cet instant hautement paradoxal et destructeur de tout idéal, que s’élèvent les premières notes de « L’horrible tango » de Charles Trenet. Au fond de l’amphithéâtre, et en haut des gradins, s’écartent les rideaux de velours ; celui de droite est noir, et le gauche rouge. Par cette voie surgit le couple insolite : deux squelettes qui dansent, fortement enlacés, du moins autant que leur permet l’absence de muscles. Le mâle porte un huit-reflets, sur lequel scintille la bannière étoilée.

    Pour cette soirée de gala, Monsieur n’a pas oublié de mettre le nœud papillon noir, et le queue-de-pie se balance sur sa belle ossature, parfaitement nettoyée par les asticots. La femelle est parée d’une superbe robe longue, en soie rouge, fendue jusqu’à la hanche, pathétique agacerie féminine, tendant à ressusciter l’érotisme qu’un siècle d’inhumation a jugulé. La fustanelle du conférencier ne se retrousse pas. Nous en conclurons que la Professorale Verge, absolument pas titillée par l’exhibition d’un fémur et d’un tibia, n’a pas même tenté l’ébauche d’une érection. Ne reprochons pas au Chibre Métaphysique son peu d’enthousiasme pour la nécrophilie, car, dans un pareil cas, notre virilité  demeurerait également passive.

 

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27/10/2013

La conférence 4

 

 La conférence (4)

 

   Lorsque le Maître se tourne, afin d’écrire le titre de sa causerie sur le tableau, blanc comme l’insomnie de l’écrivain sans imagination, l’on s’aperçoit que son dos porte le dessin d’un cœur percé d’une flèche,  lancée par un Cupidon d’angélique allure. La légende, placée au-dessus du motif, déclare sans ambages :

    «  Love me Mummy ! »

    Au moyen d’un stylo-feutre fluorescent, le Philosophe écrit : 

    « Prolégomènes à un taité, sur les angoisses métaphysiques, d’origine scatologique. »

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26/10/2013

La conférence 3

La conférence (3)

 

 

   L’accoutrement, peu en rapport avec le sérieux que requièrent les doctorales spéculations, serait-il censé illustrer de de manière univoque l’exceptionnelle originalité des Recherches entreprises par le Penseur ? Si tel est le cas, il nous sera aisé de pardonner les menues excentricités dont la description peut intriguer, voire irriter, le lecteur partisan d’un solide réalisme.

     En présence du Sage,  inclinons-nous. Recueillons-nous, en hommage à ce très libre esprit, qui ne craint pas les morsures du grotesque. Baisons la poussière de ses pas. Humilions notre front orgueilleux. Nous en serons illuminés intérieurement, et sanctifiés.

    Mais la description, déjà haute en couleurs, serait incomplète sans les tatouages. Sur le torse est représenté un drapeau à tête de mort, sous lequel les privilégiés qui ne souffrent pas d’analphabétisme peuvent lire la devise :

    « Pas de quartier ! »

   

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