Les ailes brisées 8

 Les ailes brisées (8)

    A travers la tenue de vol, Petrov palpa le corps inconscient. Youri était de taille moyenne, mais très fort aussi. Pratiquant plusieurs sports avec assiduité, il avait un corps d’athlète. La conscience mise en veilleuse, il était  livré aux soins de l’ami. Au secouriste    il sembla que la jambe droite de Youri était cassée.

    Lentement, précautionneusement,  il dévêtit le blessé. Non, finalement, il s’agissait d’une plaie profonde qu’il nettoierait, au moyen des désinfectants de l’armoire pharmaceutique. Vite, il alla chercher le nécessaire.

    Ici et là, l’homme valide trouva le flacon d’alcool à 90 %, le mercurochrome, les bandages et le sparadrap. Il fallait agir avec célérité, avant que la plaie ne s’infectât. Déjà, des mouches bleues, lourdes et pansues, avaient flairé l’odeur du sang, comme une annonce de mort.

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Les ailes brisées 7

  Les ailes brisées (7)

 

   Les débris de l’avion étaient dispersés dans un cercle d’environ cent mètres de diamètre. Partout, entre les tiges des fougères, le naufragé vit des boîtes de conserves, des outils, enfin tout leur matériel éparpillé. La tâche de récupération allait occuper quelques heures. Avec soulagement, il trouva l’armoire à pharmacie.  Elle était fendue sur le côté gauche. Une partie du contenu avait roulé sur le sol, mais la plupart des articles seraient utilisables.

    Youri gisait sous les débris de la carlingue. Sa tête dépassait des tôles. Du sang s’était coagulé sur ses cheveux courts et châtains. Le crâne était-il fracturé ? L’homme vivait-il encore ? Petrov se pencha vers le corps s’agenouilla, toucha le front. Il était chaud. Les narines se dilatèrent, puis se resserrèrent. Le secouriste entreprit de dégager de l’épave le corps de son ami. 

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  A travers la tenue de vol, 

Les ailes brisées 6

Les ailes brisées (6)

 

   «  - Youri, réponds-moi ! Est-ce que tu peux te lever ? »

    A peine eut-il articulé ces mots, qu’il se rendit compte de l’absurdité de la question. Youri était peut-être passé de vie à trépas. Sinon, il pouvait être gravement blessé, par exemple avoir les jambes brisées. Vite,  il fallait que Petrov sache. Ensuite, il aviserait, pour savoir où la tornade les avait fait s’abattre, et surtout s’ils étaient loin de toute habitation. Malheureusement, cela était fort possible, puisque les régions survolées se caractérisaient par leur vide immensité. De tous côtés, la steppe s’étendait, à perte de vue, à perte de souffle, à perte d’espoir.

    En chancelant, Petrov réussit à se dresser. La chevelure de Petrov avait grisonné dès l’âge de trente ans. Pas à pas, comme s’il réapprenait à marcher, titubant sous l’emprise des névralgies, écarquillant ses yeux où le vert et le gris se mêlaient si bien qu’ils finissaient par ne former qu’une seule étrange couleur, le pilote chercha le radio-navigateur. 

  

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