16/09/2014
Mon père disait 34
« Mon père disait… » (34)
Un phoque danse et folâtre sur les flots, voilà la cause de tant d’émerveillement. Ces amoureux de la Nature n’ont pas tort : mieux vaut tourner le dos à l’entassement de béton, où la laideur le dispute à l’hideur. L’essentiel ne se passe pas dedans les murs, mais au dehors.
Sur une terrasse à l’aspect particulièrement inhospitalier, esplanade grise et dure, nous buvons des jus de fruits, obtenus après des difficultés, à cause du bilinguisme mal assumé.
La Clio attend ses maîtres, un peu intimidée par la présence des luxueuses berlines. Une aimable policière municipale, qui nous a vus tourner en rond, nous permet de trouver l’issue, par laquelle nous nous échappons vers la réserve d’oiseaux, Het Zwin. Nous verrons, au passage, entre Knoke-le-Zout le moche et le sanctuaire naturel, de très belles et vastes demeures. Flâner le long de ces rues, oui, cela le mériterait, mais nous tenons à « voir la mer », celle du plat pays.
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15/09/2014
Mon père disait 33
« Mon père disait… » (33)
La première impression de cette localité ne nous donne aucune envie de nous y attarder : édifices à l’incomparable laideur moderne, aucune grâce architecturale, déplaisirs auxquels s’ajoutent les désagréments de la foule et son corollaire, les difficultés de stationnement.
Nous finissons par trouver une case pour notre véhicule sans prétention, au milieu d’une collection de Mercedes et de Jaguar. Si nous adhérions au marxisme, je nous déclarerais prolétaires. Vous connaissez la suite de la ritournelle…
Une seule attraction notable, sur la plage : la mer s’est très loin retirée ; des dizaines de personnes se tiennent là-bas, au bord de l’eau, qui toutes regardent vers le large. Pourquoi ? Nous questionnons un jeune maître-nageur, qui parle assez bien le Français.
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12/09/2014
Mon père disait (32)
« Mon père disait… » (32)
Comme à Ostende, l’une des plus belles chansons du vieux chevelu ridé, l’une des plus vraies aussi, je veux dire qu’il s’y montre sans fard, avec son poids de mélancolie désabusée. Pour ce qui me concerne, je me suis maintes fois posé la même question ; rien d’original à cela. J’ai fini par répondre que oui.
Knoke-le-Zout, autre nom de lieu qui me ramène à la chanson, cette fois-ci à Jacques Brel, celui du dernier disque, lorsqu’il nous conte qu’il a « le cœur en déroute », tout comme Léo Ferré. Le plat pays susciterait-il naturellement, fatalement, tristesse et désespoir ?
A nos oreilles latines, quelles sonorités peu plaisantes que celles-ci : Knoke-le-Zoute !
Que m’évoquent-elles ? Knock-out, knout, k.o, une suite de choses désagréables, percutantes et violentes, les gants de boxe et la tyrannie tsariste, la perte de conscience et la souffrance.
Pour des oreilles flamandes, les lignes que vous venez de lire ne s’appliquent certainement pas.
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