05/09/2014
Mon père disait 28
« Mon père disait… » (28)
Les maisons blanches forment le rectangle, autour d’une sage assemblée de hauts tilleuls ; feuilles et fleurs dispensatrices de parfums, aux couleurs de sommeil et de rêve. Les fleurs déploient leurs plumeaux, d’un vert pâle, hésitant à devenir jaune.
Derrière nous, j’ouis soudain une jeune femme appeler :
- Elisabeth, viens voir ! Par ici !
Tiens ! Des gens de notre connaissance se trouveraient à Bruges ? Pas du tout. L’Elisabeth en question n’a pas dix ans.
09:17 Publié dans Autobiographie | Lien permanent | Commentaires (0)
04/09/2014
Mon père diait 27
« Mon père disait… » (27)
La porte du cabinet s’ouvre sur le cloître et son déambulatoire. L’élévation de l’âme voisine avec l’ordure ; ainsi peut se résumer l’existence humaine…
Après la bousculade et le tohu-bohu des places et des rues, où la préoccupation première est de détrousser honnêtement l’excursionniste, le béguinage nous a reposés. Recueillement et ferveur y ont déposé la patine du calme et du silence. Même à déambuler et parler dans la vaste cour que forment les maisons, l’espèce touristique et friande de commentaires met de la retenue.
Le lieu modifierait-il le comportement ? Ont-ils le sentiment d’évoluer dans une église à ciel ouvert ? Ou les personnes ici présentes appartiennent-elles à une variété de touristes plus respectueuse, capable d’appréhender, d’apprécier à sa juste valeur la beauté simple et dépouillée, si bien en accord avec la vie de dévotion voulue par les béguines ?
10:00 Publié dans Autobiographie | Lien permanent | Commentaires (0)
02/09/2014
Mon père disait 26
« Mon père disait… » (26)
Au musée du béguinage, l’impression de froideur déjà ressentie se vérifie, clairement. Le touriste n’est pas accueilli. On tolère sa présence, comme une inévitable gêne, puisqu’elle est source de gains. Service minimal. Faudrait-il verser un bakchich, pour obtenir le sourire et l’amabilité ?
La situation des commodités nous renvoie un demi-siècle plus tôt. Appelez cela comme il vous siéra : le lieu se trouve dans la cour. Lorsque subrepticement sous la porte se glisse le vent hivernal ; lorsque le gel brise le cœur des pierres, on ne s’attarde pas au confessionnal ou sur le trône, même avec l’accompagnement d’une bonne lecture.
09:51 Publié dans Autobiographie | Lien permanent | Commentaires (0)