19/08/2014
Mon père disait 16
« Mon père disait… » (16)
Une chose à retenir : les peintures dépeignent l’histoire de Bruges et des Flandres. Elles affirment une identité régionale forte, mais qu’il a fallu défendre et préserver contre moult occupants, Espagnols, Français puis Allemands.
Au sortir de l’Hôtel de Ville, nous nous dirigeons vers le Greffe Franc de Bruges, association de villes, communautés religieuses et seigneuries indépendantes les unes des autres.
Pièce maîtresse, la cheminée de marbre noir et de chêne, surmontée d’une frise d’albâtre superbement ouvragée, qui se détache si nettement qu’aussitôt elle attire le regard. Dans les vieilles demeures, quoi de plus important que la cheminée ?
Âtre et foyer, deux choses et deux notions si intimement liées. Autour du feu domestiqué s’assemblent les hommes. La bête jaune et rouge, dont l’aspect varie sans cesse, ce fauve dompté les éclaire, les réchauffe, les rassure, éloigne les loups, permet la cuisson des aliments. Ôtez la cheminée, vous arrachez le cœur de la maison. Aussi, où mieux que là célébrer les souverains, par de belles sculptures ?
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14/08/2014
Mon père disait 15
« Mon père disait… » (15)
Ne désirant pas plus cette fois-ci que d’autres fois plagier le Guide Vert ou celui, purement local, intitulé Bruges et ses merveilles, je ne m’attarderai pas sur le gothique flamboyant, authentique ou reconstitué au 19e siècle. L’impression que je dégage de cette salle est celle d’un flot de couleurs chaudes ; où que l’on regarde, la couleur chante et chatoie, déploie ses gammes et ses fastes. Le visiteur ne peut rester insensible à la beauté de la salle, à tel point qu’il en oubliera la massive et peu gracieuse personne qui « l’accueillit » à l’entrée.
Nous nous sommes demandés ce qui motivait ces mines et voix rébarbatives. D’accord, nous parlons le Français ; l’animosité des Flamands à l’égard des Wallons rejaillirait-elle sur nous ? Comment savoir ? Il ne nous a pas été donné d’en discuter avec un seul Brugeois. Puis, qu’importe ? Qu’ils règlent donc leurs querelles entre eux.
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13/08/2014
Mon père disait 14
« Mon père disait… » (14)
Ajoutez à cela les innombrables chassés-croisés, auxquels se livrent les piétons, qui semblent tous affairés, comme si chaque minute comptait. Plus d’une fois, occupé que je le suis de ne pas buter dans les obstacles, je me laisse dépasser par ces partisans du marathon touristique, déterminés à « gérer » ou « optimiser » leurs loisirs. S’éloigner du lieu de travail ne signifie pas, nécessairement, libérer l’esprit et, par voie de conséquence le corps, de l’oppression du temps programmé.
Nous voici repartis, en quête des beautés de Bruges, je veux dire les architecturales, bien sûr. La personne censée accueillir les touristes, dans la salle gothique de l’Hôtel de Ville, mériterait davantage un prix de laideur que de beauté. Amabilité minimale, voix, visage et carrure hommasses, elle arbore sans vergogne, grâce à un majestueux décolleté, des pare-chocs charnus, dignes de figurer à l’avant d’une Cadillac. Elisabeth se demandera si la dame à l’allure de déménageuse ou de catcheuse n’était pas un transsexuel. Considérant l’aménité de ce malabar féminin, je m’abstins de revenir la questionner à ce sujet.
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