29/12/2013
LLMAZARES 11
Une entrevue avec Julio Llamazares 11
(Magazine Qué leer)
La mémoire aussi a un effet médicinal sur le personnage, qui lui permet d’avoir un ancrage, parce qu’il sent que déjà il n’appartient plus à aucun camp. Vous, de par votre expérience, vous avez éprouvé cela et vous y avez réfléchi. La mémoire comme identité, est-ce cela que vous vouliez souligner dans ce livre ?
La mémoire, comme identité de la personne, mais il faut aussi savoir que la mémoire nous emporte et nous use. La mémoire n’est pas objective, elle est changeante. Finalement, c’est un gros mensonge, auquel pourtant nous nous accrochons. Le personnage dit que la mémoire est la seule patrie de celui qui a renoncé à toutes les autres ou les a perdues. La mémoire est sélective, elle idéalise, elle change les choses… Mais c’est ainsi. Beaucoup de gens, que j’ai connus en fréquentant les universités de différents pays, m’ont inspiré l’idée du personnage. J’ai connu des personnages étrangers à eux-mêmes, des nomades… Le personnage du roman est un vagabond, qualifié, mais un vagabond, d’où l’inquiétude que lui donne le face à face avec sa mère, malade d’Alzheimer.
Español
-La memoria también tiene un efecto medicinal en el personaje, es lo que le permite tener un anclaje, porque siente que ya no pertenece a ningún lado. Usted, por biografía, ha sentido y reflexionado esto, ¿la memoria como identidad es lo que quería destacar en este libro?
- La memoria, como identidad de la persona, pero hay que saber que la memoria nos arrastra y nos desgasta. La memoria no es objetiva, es cambiante. Al final, es una gran mentira, pero a la que nos agarramos. El personaje dice que la memoria es la única patria del que ya ha renunciado a todas o las ha perdido. La memoria es selectiva, idealiza, cambia las cosas… Pero es así. La idea del personaje me la sugirieron muchas personas que he conocido al ir por universidades de diferentes países. He conocido personajes extranjeros de sí mismos, nómadas… El personaje de la novela es un vagabundo, cualificado, pero vagabundo, por eso la inquietud que le produce enfrentarse a la madre con alzheimer.
09:31 Publié dans Essais, Traduit en espagnol / español | Lien permanent | Commentaires (0)
28/12/2013
LLAMAZARES 10
Une entrevue avec Julio Llamazares 10
(Magazine Qué leer)
Un véritable écrivain ?
Oui, qu’est-ce qu’un écrivain ? Un écrivain, c’est celui qui continuerait d’écrire, même s’il ne publiait pas. C’est-à-dire que plus de quatre-vingt-dix pour cent des écrivains qui publient aujourd’hui en Espagne ne sont pas des écrivains, ce sont des gens qui écrivent des livres… et je n’ai rien contre eux. Celui qui n’écrit pas pour le métier, celui qui considère cela comme une nécessité personnelle, se trouve toujours à la limite psychologique entre la réalité et le rêve. Et cela dépend des thèmes et du moment de ta vie, peut-être qu’avec la littérature, tu t’enfonces davantage. Il y a ici une série d’enjeux, sur la valeur de la littérature, pas seulement l’enjeu social et personnel, mais aussi le thérapeutique, qui fait que cet homme veut continuer d’écrire, mais en même temps il ne le peut pas.
Español
-¿Un verdadero escritor,
-Sí, ¿qué es un escritor? Un escritor es aquel que seguiría escribiendo aunque no publicara. Es decir, el 90 y pico de escritores que hoy publican en España no son escritores, es gente que escribe libros… y no tengo nada contra ellos. El que no escribe como oficio, el que se lo toma como una necesidad personal está siempre en el límite psicológico entre la realidad y el sueño. Y depende de los temas y del momento de tu vida, a lo mejor con la literatura te hundes más. Ahí hay una serie de juegos sobre el valor de la literatura, no solo social y personal, sino el terapéutico, que hace que este hombre quiera seguir escribiendo, pero a la vez no pueda hacerlo.
09:20 Publié dans Essais, Traduit en espagnol / español | Lien permanent | Commentaires (0)
27/12/2013
LLAMAZARES 9
Une entrevue avec Julio Llamazares 9
(Magazine Qué leer)
Le mensonge de la mémoire votre personnage, qui écrit un livre ayant pour titre celui de ce roman, dit qu’il écrit pour ne pas tomber en dépression, bien qu’ensuite il arrête d’écrire, précisément parce qu’il est en train de s’enfoncer. Pour vous, existe-t-il une valeur thérapeutique de l’écriture ?
Tout cela, le roman qu’est en train d’écrire le personnage est un jeu avec moi-même et se rapporte au fait que tous nous finissons par faire la même chose, par faire les mêmes rêves, par avoir les mêmes déceptions et les mêmes illusions. Mais oui, il y a une sorte de réflexion non préméditée sur la valeur thérapeutique de la littérature. Je suis conscient du fait que, si je suis à peu près normal, c’est grâce à la littérature. Nous, les écrivains, nous avons un privilège, nous gagnons de l’argent, là où les autres doivent payer, en racontant notre vie. La littérature est une purge du cœur. Mais parfois les thèmes sont tellement douloureux et tellement durs que tu ne peux pas les décrire, à certains moments de ta vie. Celui qui est un véritable écrivain…
Español
-Su personaje, que está escribiendo un libro que tiene el título de esta novela, dice que escribe para no caer en la depresión, aunque luego deja de escribir, precisamente porque se está hundiendo. ¿Existe para usted un valor terapéutico en la escritura?
-Todo eso de la novela que está escribiendo el personaje es un juego conmigo mismo y tiene que ver con que todos acabamos haciendo lo mismo y teniendo los mismos sueños, decepciones e ilusiones. Pero sí, también hay una especie de reflexión no muy premeditada sobre el valor terapéutico de la literatura. Yo soy consciente de que si soy mediamente normal es por la literatura. Los escritores tenemos un privilegio, cobramos por lo que los demás pagan, por contar nuestra vida. La literatura es una purga de tu corazón. Pero a veces los temas son tan dolorosos o tan duros que no puedes escribirlos en determinados momentos de la vida. El que es un verdadero escritor…
10:55 Publié dans Essais, Traduit en espagnol / español | Lien permanent | Commentaires (0)