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20/03/2014

SVEVO 9

Italo Svevo, un provincial universal 9

 

   Interesa remarcar aquí que esta opera prima había de titularse Un inetto (“Un inadaptado”). Tal tipología será consustancial a la obra del triestino. Ahora bien, como señala el crítico Giacinto Spagnoletti, los inadaptados de Svevo lo son solo en relación a los demás: resultan, en cambio, muy aptos para vivir en nombre de sus propios ideales. Y el propio escritor, en su doble vida de hombre mercantil y literato clandestino, personifica esta ambivalencia. El título de un estudio sobre su figura describe bien las entretelas de su psique: Il superuomo disimulato.

 

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Italo Svevo, provincial universel 9

 

Il est intéressant de remarquer que cette première œuvre devait s’intituler Un inetto (Un inadapté). Pareille typologie sera consubstantielle à l’œuvre du triestin. Cependant, comme le signale le critique Giacinto Spagnoletti, les inadaptés de Svevo ne le sont que dans leurs rapports avec les autres ; ils s’avèrent, par contre, très aptes à vivre en accord avec leurs idéaux propres. Et l’écrivain lui-même, dans sa double vie d’homme mercantile et littéraire clandestine, incarne cette ambivalence. Le titre d’une étude sur sa personnalité décrit bien les profondeurs de son psychisme :  Il superuomo disimulato (Le surhomme dissimulé).

 

 Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.

 

   

 

 

19/03/2014

SVEVO 8

Italo Svevo, un provincial universal 8

 

   Alrededor de 1890, el treintañero Ettore Schmitz sufre una flagrante disfunción: por un lado, se cree “dotado de una grandeza latente” (la que Elio adivinaba) y, por otro, a diario se ve engullido por la monotonía y es- terilidad de su trabajo oficinesco. Anota: “La mia indifferenza per la vita sussiste sempre”. Total: decide reconducir este ennui hacia un proyecto novelístico, y pergeña Una vida, historia del joven suicida Alfonso Nitti, cuya vocación intelectual se ve estrangulada por la mediocridad de su medio social, y por las veleidades de una novia escritora. La obra se publica en 1892, pagada de su bolsillo, y no obtiene ninguna resonancia.

Italo Svevo, un provincial universel 8

 

 

Aux alentours de 1890, le trentenaire Schmitz souffre d’un dysfonctionnement évident : d’un côté, il se croit riche « d’une grandeur latente » ( qu’ Elio avait décelée) et, de l’autre, il se sent dévoré par la monotonie et la stérilité de son travail bureaucratique. Il note : «  La mia indifferenza per la vita sussiste sempre ». (« Mon indifférence à la vie persiste toujours »). Total : il décide de recycler cet ennui (3) dans un projet romanesque et il concocte Une vie, l’histoire d’un jeune suicidé, Alfonso Nitti, dont la vocation intellectuelle se voit étranglée par la médiocrité de son milieu social, et par les velléités d’une fiancée auteur. Payée de sa poche, l’œuvre est publiée en 1892 et n’obtient aucun écho.

    (3) Ennui, en français dans le texte original.

 

 

    Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.

18/03/2014

SVEVO 7

Italo Svevo, un provincial universal 7

 

   En 1878, nuestro joven regresó a Trieste y se matriculó en el Instituto Superiore Commerciale Revoltella. Alentó por entonces la idea de convertirse en actor, pero su mala dicción le dejó fuera de un casting y ya no reincidió. En cualquier caso, en 1880 hubo de interrumpir sus estudios comerciales porque el negocio familiar quebró y su padre sufrió además un irreversible colapso físico. Con lo cual, a los 19 años, entró a trabajar en la sucursal triestina de la Banca Union de Viena. Estará atado a este empleo oficinesco durante casi veinte años, hasta su matrimonio. Fuera de las horas laborables, empezó a frecuentar algún que otro salón artístico, y conoció a algunos personajes de la bohemia local. Intimó especialmente con el artista plástico Umberto Veruda (siete años más joven), un tipo alegre y despreocupado que, más adelante (en 1904, a los 36 años), morirá inesperadamente, dejándole un hondo vacío. En memoria suya, organizará una exposición de sus cuadros, aportando algunos de su propia colección.

 

Italo Svevo, un provincial universel 7

 

   En 1878, notre jeune homme retourna à Trieste et s’inscrivit à l’Institut Supérieur de Commerce Revoltella. Il caressa alors l’idée de devenir acteur, mais sa mauvaise diction l’écarta d’une pré-sélection et il ne récidiva pas. En tout cas, en 1880, il dut interrompre ses études commerciales, parce que l’affaire familiale fit faillite et, la santé physique de son père se détériora, de façon grave et définitive. C’est ainsi que à 19 ans, il fut employé à l’Union Bancaire de Vienne. Il allait rester enchaîné presque vingt ans, à cet emploi de bureau, jusqu’à son mariage. En dehors des heures de travail, il commença à fréquenter tel ou tel salon artistique et connut quelques-uns des personnages de la bohème locale. Il se lia plus spécialement d’amitié avec le plasticien Umberto Veruda, de sept ans plus jeune que lui, un homme joyeux et insouciant qui, plus tard, en 1904, allait mourir de façon inattendue à l’âge de 36 ans, lui laissant un grand vide. En sa mémoire, il allait organiser une exposition de ses tableaux et y apporterait quelques-uns de sa propre collection.

 

 Avec l’aimable autorisation de la revue Que leer. Texte de Carles Barba.